Cette semaine, cap sur Eguisheim, berceau historique des grands vins d’Alsace, avec une bouteille qui murmure autant qu’elle raconte : Mëralla – N°37, millésime 2021. Un Riesling qui joue la carte de la pureté, signé par la marque Mëralla, incubée et portée par le Domaine Christian Binner.
Ici, tout commence par un terroir — et quel terroir ! — un calcaire oligocène d’une grande finesse, au pied des Trois Châteaux, baigné d’un microclimat chaud et sec qui fait mûrir les raisins avec une précision d’orfèvre.
Un Grand Cru en filigrane : l’Eichberg, naturellement
Le N°37 est issu de raisins achetés en biodynamie sur le Grand Cru Eichberg, un coteau que les amateurs connaissent pour sa capacité à offrir des Rieslings profonds, solaires, mais toujours structurés. Les vendanges manuelles, suivies d’une vinification naturelle RARE (Rien Ajouté Rien Enlevé), prolongée par 18 mois d’élevage en barrique, donnent ici un vin d’une grande limpidité aromatique. Et puisque les raretés se méritent, seules 1380 bouteilles ont vu le jour.
Dans le verre, le N°37 s’exprime avec une fraîcheur aérienne et cette élégance droite que l’on attend des beaux Rieslings. Les fruits blancs s’ouvrent en premier — poire fraîche, pêche blanche — rejoints par une minéralité calcaire nette, fil conducteur du terroir. La bouche, vibrante, affiche une belle amplitude sans jamais perdre son fil tendu. Un vin précis, délicatement floral, dont la digestibilité signe l’approche naturelle de Mëralla.
Mëralla : une exploration sensorielle des Grands Crus d’Alsace
Née de la rencontre entre Michèle Ramponi et Christian Binner, Mëralla se donne pour mission d’explorer la richesse sensorielle des Grands Crus alsaciens grâce à une vinification la plus dépouillée possible. La marque travaille exclusivement à partir de raisins achetés à des vignerons en biodynamie, pour ensuite laisser chaque lieu-dit s’exprimer sans entrave, dans une pure recherche du vivant.
Mais l’aventure Mëralla ne s’arrête pas au vin. Depuis 2018, le projet s’est élargi à la valorisation de vergers oubliés, avant de bâtir une véritable économie circulaire autour des déchets viticoles avec une douzaine de vignerons naturels. Résultat : une production d’huile de pépins de raisin (gastronomie et cosmétique) depuis 2021, et de verjus depuis 2023, sous l’œil technique affûté de Stéphane Bannwarth et l’expertise de Sylvain Grundlinger (Trouvailles & Terroirs).
Pourquoi on l’adopte cette semaine
- Parce que c’est un Riesling d’une grande précision, tout en clarté aromatique.
- Parce qu’il raconte magnifiquement l’Eichberg, ce terroir calcaire solaire.
- Parce qu’on boit ici un vin nature de haute voltige, sans compromis.
- Parce que 1380 bouteilles, c’est peu… et qu’on ne voudrait pas passer à côté.
