Le vin, c’est une histoire d’émotion, de terroir, de mains dans la terre et de soirées qui finissent trop tard. Mais parfois, c’est aussi un grand saut dans l’inattendu. Un virage sans clignotant. Une bouteille qui vous regarde de travers avant même que vous l’ayez ouverte.

Aujourd’hui, j’ai eu envie de faire une pause dans les appellations familières pour vous parler de cinq flacons insolites, qui n’ont souvent de vin que le nom. Des quilles qui secouent les papilles et bousculent les idées reçues. Des bizarreries liquides qui divisent, provoquent, mais qui, au fond, défendent la même chose que moi : un vin vivant, libre et qui n’a pas peur du regard des autres.

Vin de serpent – Le goût de l’adrénaline en bouteille

Le vin de serpent, c’est l’enfant terrible de l’Asie du Sud-Est. Dans une bouteille d’alcool de riz, on fait macérer un serpent entier, souvent un cobra. Oui, vous avez bien lu. La bête, lovée dans le fond de la bouteille, semble presque nous observer pendant que l’on se verse un verre.

Boisson médicinale pour certains, rite initiatique pour d’autres, ce n’est pas un spiritueux qu’on savoure à l’aveugle autour d’une planche de fromages. C’est un shot d’audace, une claque herbacée et animale, avec des notes très puissantes, parfois proches de la sueur ou du cuir. Pas pour les âmes sensibles. Ni pour les vegans.

Vin bleu – La révolution fluo made in Espagne

Bienvenue dans l’ère du vin Instagrammable. Le Gïk Blue, c’est un ovni coloré venu d’Espagne. Un vin bleu électrique, né de l’envie de casser les codes à coups de pantone flashy. Techniquement, on est sur un assemblage de raisins blancs et rouges, avec une dose d’anthocyanine et d’indigotine pour la couleur. Résultat : un vin qui ressemble plus à une potion magique qu’à un cru classé.

Le goût ? Doux, léger, sucré, presque gadget. C’est une bouteille qui provoque davantage de sourires que de silences méditatifs, et qui sera à son apogée…en cocktails.

© Gïk Blue Wine

Vin d’ortie – L’élixir herbacé des campagnes anglaises

L’ortie, on l’a souvent connue en piqûre d’enfance ou en tisane pour les jours de détox. Mais en vin ? Oui, cela existe. Tradition bien ancrée dans les campagnes britanniques, le vin d’ortie se prépare avec des feuilles fraîches, de l’eau, du citron, un peu de sucre et beaucoup de patience. Pas un gramme de raisin à l’horizon, mais une vraie fermentation et un taux d’alcool qui peut avoisiner les 11 %.

À la dégustation, c’est une claque végétale : sec, minéral, un peu citronné, avec une touche d’amertume en finale. Parfait si vous voulez électriser vos papilles. Une sorte de blanc nature version druide punk.

Vin de tomate – Le rouge qui ne vient pas de la vigne

Et si je vous disais que l’un des vins les plus déroutants du moment venait… de la tomate ? Omerto, au Canada, s’est lancé dans la fermentation de tomates pour créer un vin à mi-chemin entre le jus d’été et l’apéritif gastronomique. On est sur un nectar limpide, légèrement ambré, avec un nez surprenant de légumes mûrs, une belle acidité et même un petit kick umami en bouche.

À l’aveugle, on pense à un vin blanc tendu, avec une finale saline qui appelle les fruits de mer ou une burrata bien crémeuse. Le genre de bouteille à servir à l’aveugle pour dérouter tout le monde.

vin de tomate Omerto

Vin de banane – L’Afrique de l’Est en un verre

Vous pensiez que la banane, c’était juste pour le smoothie du matin ? Détrompez-vous. En Ouganda, au Kenya, ou même en Tanzanie, le vin de banane fait partie du quotidien depuis des générations. Les bananes bien mûres sont écrasées, légèrement sucrées, puis laissées à fermenter jusqu’à obtenir une boisson légèrement alcoolisée, souvent trouble, avec une bouche douce et fruitée.

C’est un vin de partage, simple, joyeux, parfois fait maison. Il a le goût des marchés de village, des éclats de rire, des après-midis chauds sous les manguiers.

 

Ces “vins” singuliers, ce sont un peu les poètes maudits du monde viticole. Ils ne cherchent pas à plaire à tout le monde, et c’est précisément pour cela qu’ils méritent d’être découverts. C’est de l’expérimentation. De la folie douce. De la transmission, aussi, quand ces bizarreries sont le fruit de traditions anciennes.

Marie

Entre écriture et épicurisme, qui a dit qu’il fallait choisir ? Certainement pas moi ! J’ai donc exploré toutes mes passions au fil des années. La fac de droit pour les lettres d’abord. Puis l’école hôtelière pour la gastronomie. Et là, la révélation ! Je découvre le monde du vin et plonge tête première dans cet univers captivant. Au revoir les cuisines, bonjour la sommellerie et, pour parfaire tout ça, un master spé en vins et spiritueux.

Côté pro aussi, on sent une personnalité touche à tout. Je suis freelance dans les vins et spiritueux depuis 10 ans, le terrain de jeu idéal pour un esprit éclectique. Résultat d’une nature curieuse qui n’arrête jamais d’apprendre, j'ai appris à maîtriser en profondeur tout ce qui me fascine, est-ce qu’il ne serait pas temps de vous partager tout ça ?

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